Bon voilà, je connaissais Philippe Claudel de nom bien sûr (même région d'origine, tout ça), mais j'avoue que jusque là je n'avais lu que son dernier, Parfums.
Eh bien il se trouve que je viens de finir Le rapport de Brodeck...
Le rapport de Brodeck
Prix Goncourt des Lycéens 2007
Philippe Claudel
Editeur : Livre de Poche (Version brochée : Stock, 21,85 €)
7,10 €
Je ne veux pas en raconter trop, il faut vraiment découvrir ce livre au fur et à mesure, mais, en bref, peu après la seconde guerre mondiale, Brodeck est un habitant d'un village excentré à qui on va demander de faire un rapport sur l'atroce évènement qui vient de se produire au sein du village. Malgré ses réticences et sa non-participation à l'évènement en question, Brodeck accepte la mission qu'on lui confie. En parallèle, il va écrire son histoire à lui, l'histoire de sa vie. Il va raconter la peur, la noirceur des âmes, l'atrocité des hommes, la culpabilité, mais surtout, de nouveau, la peur, et à quoi elle peut mener.
Après les premières pages, j'ai pensé à Mangez-le si vous voulez, de Teulé. Mais non. Enfin si, peut-être sur le fond. Mais Claudel reste dans la finesse, ne s'attarde pas sur les détails, raconte les faits tels quels, et joue plutôt sur le côté psychologique des actes, l'effet qu'ils produisent.
Le récit est certes très décousu, rien n'est raconté dans l'ordre chronologique, et même si on s'y perd un peu parfois, ce n'est pas dérangeant (au contraire). Et surtout, Claudel nous tient en haleine, tout au long de la lecture : une révélation - ce n'en sont pas vraiment d'ailleurs, souvent dans le sous-entendu, on se doute, on suppose, on comprend - en amène toujours une autre.
Même si on ne ressort pas très glorieux (je dirais même un peu déprimé) de ce bouquin, c'est un réel plaisir de lire un tel chef-d'oeuvre.
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